Du côté de Pujols

La cité médiévale de Pujols, à 50 km de Monheurt en direction de Villeneuve Sur Lot, est perchée à plus de 180m d’altitude. Elle est avec raison sur la liste des plus beaux villages de France.

Il est intéressant de constater que sa situation géographique entre vallée du Lot, de la Garonne et de la Masse en ont fait un point stratégique occupé dès l’époque gauloise. Un oppidum y était construit dès le Vème ou VIème siècle

Cette jolie bastide domine la ville de Villeneuve-sur-Lot et offre un magnifique point de vue sur la Vallée du Lot. Cette ancienne place forte albigeoise a traversé les siècles et conservé son caractère médiéval.

En venant de Villeneuve, le regard est attiré par ce « nid d’aigle » mais on n’en perçoit pas tout la beauté. C’est en arrivant de Saint-Antoine de Ficalba que le village est le plus saisissant. Nous nous garons sur la placette qui domine la vallée du Lot à l’entrée du village dans lequel nous entrons par une porte fortifiée.

Les maisons aux façades de pierres blanches ou à colombages, nous indiquent que nous sommes bien dans la continuité de la rivière Lot. Nous atteignons rapidement une jolie place où trône une superbe halle couverte. J’imagine que s’y tiennent les marchés du village.

Cette toute petite bastide possède deux églises : l’église Saint-Nicolas et l’église Sainte-Foy. L’église Sainte-Foy possède de superbes peintures murales que je n’ai pas pu photographier le jour de ma visite, car nous étions encore un peu en confinement et tout n’était pas encore ouvert. Des expositions y ont lieu en été.

A lire sur le site de Pujols, plus de détails sur son histoire

Au cours de l’histoire, cet emplacement exceptionnel a été très prisé. À un habitat préhistorique succédèrent un oppidum gaulois et un castrum romain. Peu à peu, ces fortifications prirent une telle ampleur qu’au XIIe siècle, une puissante forteresse s’éleva sur Pujols.

À la fin du XI^e siècle, Pujols était une des plus importantes places fortes de l’Agenais. Elle appartenait en fief à Raymond VI, comte de Toulouse, à titre de récompense pour services rendus à la cause catholique. Il fut pourtant le plus grand seigneur à défendre le catharisme. Alors que cette hérésie s’étendait sur la plus grande partie de l’Aquitaine et du Languedoc, le pape Innocent III déclencha la célèbre croisade dite « des Albigeois » en 1208. Ce fut un affrontement sanglant entre la noblesse du Midi, fidèle à Raymond VI et celle du Nord, conduite par Simon de Monfort, qui n’osa assiéger Pujols tant la forteresse était puissante ! La paix fut signée à Meaux en 1228. Mais, pour que le comte puisse réintégrer une partie de ses états, il dut céder trois places fortes de l’Agenais, dont Pujols. La citadelle fut entièrement rasée.

Ce n’est qu’à la fin du XIIIe siècle que le Baron Jean de Pujols put reconstruire une nouvelle place forte dont on peut admirer encore aujourd’hui certains vestiges.

 À partir de 1829, le château et les remparts sont démolis peu à peu. Les pierres sont réutilisées pour remanier une ancienne maison de redressement qui devait devenir l’actuelle centrale de détention d’Eysses.