15/08/2014

XIXème siècle (ouvrage de Jules Serret - BNF)

Le 17 décembre 1801 marque la date du premier débordement du XIXème siècle

1802 - En février et mars, il y eut cinq grandes crues successives qui emportèrent encore une fois la digue élevée en 1691, sur la partie centrale du Gravier d'Agen.

1807 - Du 5 au 11 février, il tomba 110 millimètres d'eau, la Garonne parut sur le Gravier.

1811 - 15 février, première crue. 20 mai, L'inondation interrompit les communications avec Bordeaux et empêcha l'installation de la Cour impériale d'Agen.

1813 - 22 et 23 octobre, le débordement intercepte encore toutes les relations Bordeaux-Agen.


1814 - 18 janvier.

1816 - 23 avril, très forte crue à Toulouse, de 5m10.

1823 - 10 mars, l'eau arrive à 6m60 à Agen.

1825 - 22décembre, 6m06; il tomba dans ce mois 103mm de pluie.

1826 - 8 janvier, 8m72

1827 - 22 mai, 9m51, à Agen; 7m36 à Toulouse.

1829 - 29 mai, 6m52

1833 - 5 février, 8m36

1835 - 31 mai et 1er juin, 9m82 à l'échelle d'Agen, au moment de la tenue de la foire du Gravier, dont les préparatifs étaient achevés. Les baraques des marchands étalagistes et le cirque de la troupe Kennebel furent emportés. La crue devint fatale aux récoltes, parce que les froments étaient en fleur.

1837 - 30 avril 7m68

1839 - 6 février 6m20

1841 - 5 avril 6m59

1842 - 3 mai à minuit, 7m14

1843 - 13 janvier, 10 heures du soir. 6m59; 21 février 6m04; 3 mars 6m33; 2 mai 6m32

1844 - 9 janvier,10 heures matin 9m12; 9 février (minuit) 7m37; 29 février et 1er mars (7 heures matin), 7m89

1845 - 21 janvier, 11 heures du soir, 6m86; 30 janvier, 8m49; 16avril, 6m23; 5 juin, 6m11; 20 juin, 6m57

1848 - 2 avril, 6m44

1850 - 9 février, 7m47

1853 - 12 juin, 5 heures du soir, 8m41

1854 - 20 juin, (midi) 6m33

1855 - 16 mars, 6m46; 23 mai, 6m60; 4 juin (midi) 10m06. Cette inondation prodigieuse rappelle les sinistres souvenirs de 1770 ; elle est la plus meurtrière de ce siècle. A Toulouse, elle atteignit 6m49
A Castets, 11m16 et à Bordeaux, 9m65
Elle survint à une époque où les recolles étaient en pleine floraison. En peu d'instants, ces richesses immenses du bassin de la Garonne furent anéanties. Les blés détruits, les fourrages envasés, les guérets emportés ou couverts de graviers, les constructions agricoles renversées, le bétail noyé. C'est par de prodigieux efforts que l'on parvint à sauver les malheureux réfugiés, souvent avec leur famille, sur les toits des maisons. Beaucoup d'habitations riveraines du fleuve ont été détruites et les ouvrages publics établis dans son lit ou sur ses bords profondément dégradés. Il faut avoir été témoin de cet immense désastre pour s'en faire une juste idée et comprendre l'étendue des dommages qui s'élevèrent, de Toulouse à Bordeaux, à plus de 24 milliers de francs.

L'année 1856, loin de réparer les malheurs de 1855, les augmenta énormément. Les pluie furent en permanence durant tout le premier semestre; aussi vit-on une série de 5 grandes crues.

Les voici par ordre :
15 avril à 5 h du soir 7m82
12 mai 11h du soir 9m18
17 mai 2h du soir 6m2
1er juin 6h du matin... 9m17
16 juin minuit 8m67


Entre Toulouse et Bordeaux, les 46,000 hectares de la basse plaine furent plusieurs fois ensemencés et trois fois submergés.

Les pertes furent évaluées ainsi qu'il suit :

Dans le département de :
Haute-Garonne à 2.457.945
Tarn-et-Garonne à 2.226.499
Lot-et-Garonne à 11.431.279
TOTAL (Gironde non comprise) 16.115.723 frs

1865 - 17 janvier, 7 h du soir, 6m39.

1866 - 25, 26 et 27 septembre.
Cette inondation, insolite pendant le mois où elle s'est montrée, eut lien après trois jours de pluies diluviennes qui donnèrent une couche d'eau de 68 millimètres d'épaisseur. Elle eut son principe dans la région élevée de la chaîne des Cévennes, où le Lot et le Tarn prennent leurs sources. Le dimanche 24 septembre, le Lot déborda le premier, à 20 kilomètres de Mende (Lozère). Dans ces parages, à déclivités très rapides, les eaux arrivaient à 3m17 au-dessus de l'étiage.
Le lundi 25, les eaux du Lot étaient à 5m85 à Capdenac, 6m10 à Cahors, écluse de Caty. Le mardi 26 10m60 à Villeneuve, 9m10 à Aiguillon confluent avec la Garonne.
Pendant ce temps, la vallée du Tarn, dont la ligne est assez parallèle à celle du Lot, était non moins maltraitée. Le maximum de la crue atteignit, le 25 septembre, à minuit, au pont de Montauban , 5m65.
La Garonne n'a fourni qu'un très faible contingent, puisqu'à Toulouse, le 26 septembre, le fleuve ne dépassait pas 2m50.
A Agen, en aval du Tarn, la cote était le 26, à 5 heures du soir.de 7m
A Tonneins, en aval du Lot, le 27, à 4 h du matin.... 9m22
A Langon, le 28, à 6h. du matin 8m31

Le caractère exceptionnel de cette crue consiste dans son extrême rapidité, à pareil moment de l'année. Les vignobles de la basse plaine n'étaient pas encore vendangés. Ils furent littéralement dépouillés de leurs fruits. Certaines digues insubmersibles élevées le long du fleuve eurent à souffrir; celle de Sénestis, qui rétrécit le lit des crues et le réduit à 220 mètres de largeur, fut rompue et les terrains avoisinants profondément ravinés et couverts de graviers. En amont de Bordeaux, la crue coïncida avec la grande marée d’équinoxe. Cette rencontre du reflux océanique avec le flot descendant rendit la crue bien plus nuisible, à partir de Langon. En regard de Langoiran et de Portets, où la plaine est plus basse, l'étale des eaux fut extraordinaire et occasionna, par sa soudaineté, des pertes considérables.

1868 - L'inondation du 20 octobre a été remarquable sous le rapport de sa progression très rapide, occasionnée par de fortes pluies pendant les journées des 17, 18 et 19, et sous l'influence des vents d'Ouest et de Nord-Ouest. Ce phénomène débuta par le gonflement des rivières qui dérivent du plateau de Lannemezan ( Hautes-Pyrénées). Le Salât, la Pique, la Save, la Gimone, le Gers et la Baïse franchirent leur lit respectif et donnèrent le signal de la crue. Sur un autre point dans la région des Cévennes, des averses diluviennes grossirent d'une manière instantanée les cours du Tarn et du Lot.
Le 19 octobre, les eaux du Tarn atteignaient à Alby 7 mètres au-dessus de l'étiage.

La crue de la Garonne était eu pleine décroissance, lorsque celle du Tarn vint s'y mêler à l'embouchure de Malause.
Le 20, à 10 heures du malin.
Les effets de la crue du Lot furent plus accélérés qu'en septembre 1867. Le flot porta la dévastation en amont de Cahors et enleva 25,000 traverses de chêne, au dépôt de la compagnie du chemin de fer d'Orléans, dans les environs de Capdenac.
En aval de Cahors, le pont en pierre, à trois arches, en arc de cercle, presque terminé à Puy-1'Évéque, fut renversé et les cintres avec le pont de service en bois furent brisés et emportés à la dérive.
A Villeneuve, l'eau était montée à 9m53. à l'échelle des quais. Au confluent avec la Garonne, à la pointe de Rébéquet, en aval d'Aiguillon, la crue progressait de 1m10  à l'heure.
D'après les relevés garonnométriques, l'étale atteignit à Nicole le 20 octobre à deux heures du soir, 8m80. Les limons entrainés étaient en très grande abondance, à cause du ravinement des terrains fraîchement labourés pour les semailles d'automne.

1872 - Le 31 juillet, une tempête extraordinaire fondit dans le val d'Aran, en noyant une bonne partie de la chaine des Pyrénées. Un débordement exceptionnel surgit dans ces hautes régions et, à cette époque de l'année, la crue atteignit à Toulouse 5 mètres 06 au-dessus de l'étiage, tandis qu'à Agen le gonflement arrivait à peine à 5 mètres et à Marmande à 5m52.
Du 19 au 22 octobre, après 67 millimètres de pluie tombées dans la partie supérieure des bassins du Lot et du Tarn, ces rivières entrèrent en pleine crue.
Le Tarn arriva à Montauban, le 20 à 8h du matin à 8m32; La Garonne, à Agen, le 21 à 9h du matin à 7m32; Le Lot, à Villeneuve, le 21 à 1h du matin à 8m74; La Garonne, à Nicole, le 21 à 4h du soir à 9m40 - à Tonneins, le 21 à 9h du soir à 8m86 - à Marmande, le 22 à 4h du matin à 8m92 - à Langon, le 22 à 8h du soir à 8m48

Les digues longitudinales furent successivement rompues sur les bords de la Garonne. aux jettins de Marmande. à Taillebourg et à Sénestis.

1873 - Du 20 au 25 janvier. Une première inondatiou fut déterminée par des averses persistantes (60 millimètres 15 d'eau).
La Baise, à Condom, arriva, le 25 janvier, à 2m40; Le Gers, à Auch, le 25 à 4m10; La Garonne, à Toulouse, le 21 à 3m10 - à Agen, le 25 à 7m66 - à Marmande, le 26 à 9m33 - à La Réole, le 27 à 9m31
La deuxième crue commença le vendredi 28 février, à une heure du soir, et son maximum eut lieu le 3 mars.
Étale du Tarn, à Montauban, le 2 mars, à 10h du soir, 4m10 - du Gers, à Auch, le 2 mars, à 9h du soir, 3m86 - du Lot, à Capdenac. le 3 mars, à 10h du matin, 4m26; à Villeneuve, le 3 mars, à 11h du soir, 6m45 - de la Garonne, Toulouse, le 2 mars, à 5h du soir, 3m29; à Agen, le 3 mars, à 8h du soir, 7m32; à Marmande, le 4 mars, a 6h du soir. soir, 9m16
La troisième inondation survint le 13 mars et fut plus faible que la précédente.
Mais la quatrième fut d'une durée exceptionnelle. Elle débuta le 3 avril et se prolongea jusqu'au 21 du même mois, par trois relèvements successifs.
Le maxima relevé le 3 avril, au port d'Agen, atteignit 6m76.

L'année 1874, remarquable par une longue sécheresse, n'a pas vu surgir, jusqu'au 1er juillet, de crue méritant d'être signalée.